Création littéraire et TCA

Publié le par élodie

Création littéraire et TCA :

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Depuis assez récemment émerge, au sein du paysage littéraire, des témoignages relatant l’expérience du vécu anorexique et /ou boulimique.

L’ensemble de ces romans autobiographiques, et essentiellement féminins, présente une meilleure compréhension et un nouvel éclairage de ces maladies.

Ce qui peut interpeller le lecteur, ce sont les similitudes et les constantes que l’on retrouve dans ces récits.

Ce qui ne peut qu’effectivement  conforter, que ces troubles sont des pathologies ayant des caractéristiques spécifiques et qu’elles suivent une évolution qui leurs sont propres comme toute autre maladie.

On retrouve les aspects comportementaux et émotionnels, la solitude, les doutes, l’incompréhension face aux changements menant à l’autodestruction.

Si tous, exposent une situation extrêmement grave, ils offrent une lueur d’espoir pour ceux et celles vivant encore les affres de l’anorexie et/ou de la boulimie, et apportent, sous un aspect autre que médical ou psychologique, une nouvelle grille de compréhension pour l’entourage.

En effet, le personnage (narrateur) confronté à un trouble alimentaire trouvera une solution, soit par son entourage, soit par la prise de conscience soit, et c’est là le plus significatif par la communication, par la mise en mots d’un parcours amenant à la « (re)construction » de soi.

L’anorexie et la boulimie, selon certaines théories sont considérées comme des troubles de l’oralité, soit par un refus d’incorporation du monde soit par la régurgitation incessante de celui-ci. De ce point de vue, l’on peut comprendre la nécessité  de raconter la maladie, de «déverser » tout ce qui a été contenu, non exprimé.

Ainsi avant tout, c’est le besoin  de mettre en mots des maux, l’écriture comme un exutoire, un exorcisme de la souffrance, qui caractérise ces romans. 

Mais le fait le plus intéressant, c’est qu’il y ait chez certaines de ces auteures (l’emploi du féminin est ici bien entendu volontaire), l’évolution d’un acte purement « cathartique » vers une véritable création artistique, d’un acte symbolique expiatoire de la mise à mort de la Maladie vers une (re)naissance dans un monde empli de mots comme seul rempart face aux maux.

 

 Amélie Nothomb :

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« On peut rater sa vie à cause d'un seul mot. »

La sublimation. La boulimie d’écriture, qui transforme le matériau vécu en un vertige d’histoires à raconter (treize romans publiés à ce jour et trente-neuf autres textes non publiées qui dorment dans les tiroirs d’Amélie). 

 

Delphine de Vigan :

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« Je ne voulais pas écrire ce livre, il s’est imposé à moi »

Delphine de Vigan un besoin irrépressible de raconter l'histoire et de ce besoin d'écriture pour rétablir la route coupée pour le manque de paroles.

 

Camille de Peretti :

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« Mes vrais rêves maintenant : continuer à écrire des livres que les gens aiment. Garder le rythme d'un par an (ça me fait peur de ne pas pouvoir continuer à tenir ce rythme). Faire des progrès. J'aimerais vraiment faire des progrès dans l'écriture car j'aime la grande littérature et j'aimerais écrire un beau livre un jour. Je pense que je suis trop jeune, et je me rends bien compte que j'écris des choses faciles, un peu midinettes, mais je fais des efforts, alors tout n'est pas perdu ! Dans 10 ou 20 ans, j'aimerais sortir un truc vraiment bien. Je suis très scolaire, très persévérante. Et puis quand tu te dis que tu es sortie d'une
expérience de boulimie anorexie, ça te redonne confiance. Quand tu sais que tu as été capable de te faire vomir de trois kilos de nourriture en une heure, tu te dis que tu es capable de faire plein de choses. Il suffit de transformer son énergie destructrice en énergie créatrice. Je suis assez optimiste et je sais qu'il faut être patiente. Mes vrais rêves maintenant : continuer à écrire des livres que les gens aiment. Garder le rythme d'un par an (ça me fait peur de ne pas pouvoir continuer à tenir ce rythme). Faire des progrès. J'aimerais vraiment faire des progrès dans l'écriture car j'aime la grande littérature et j'aimerais écrire un beau livre un jour. Je pense que je suis trop jeune, et je me rends bien compte que j'écris des choses faciles, un peu midinettes, mais je fais des efforts, alors tout n'est pas perdu ! Dans 10 ou 20 ans, j'aimerais sortir un truc vraiment bien. Je suis très scolaire, très persévérante. Et puis quand tu te dis que tu es sortie d'une
expérience de boulimie anorexie, ça te redonne confiance. Quand tu sais que tu as été capable de te faire vomir de trois kilos de nourriture en une heure, tu te dis que tu es capable de faire plein de choses. Il suffit de transformer son énergie destructrice en énergie créatrice. Je suis assez optimiste et je sais qu'il faut être patiente. »

(Extrait d’interview)


De manière plus implicite, Justine Lévy :

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‎"J'avais envie d'écrire mais je trompais ma faim en lisant".

Justine Lévy rejoint l’une des plus anciennes vocations de la littérature : celle de soulager par les mots les vies meurtries et les destins foudroyés.

 

 

 

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